Le mystérieux Chat forestier
Discret, prudent, le Chat forestier apparaît bien mystérieux. Bien rares sont ceux qui ont pu le croiser dans son milieu de prédilection, la forêt. Quand on a la chance de l'apercevoir, c'est généralement à l'orée du bois, dans une clairière ou dans la prairie voisine. Bien à l'abri dans la forêt protectrice, le Chat ne la quitte que lorsque celle-ci ne se montre pas suffisamment généreuse en nourriture. Mais à la moindre alerte, le Chat regagnera le couvert des arbres.
Contrairement à son cousin, le chat domestique originaire d'Afrique, le Chat forestier (felis silvestris) est bien originaire des forêts européennes. C'est d'ailleurs, avec le lynx, le seul félin sauvage sur le continent européen. Plusieurs signes distinctifs permettent de le différencier du chat domestique ou du chat haret (chat domestique qui est retourné la vie sauvage ou issu d'un croisement entre les deux espèces). Le Chat forestier a une fourrure épaisseur de couleur gris-fauve légèrement rayée, une ligne noire continue parcourt le long de sa colonne vertébrale jusqu'à la base de sa queue. Celle-ci est très épaisse avec trois ou quatre anneaux noirs et se termine par un manchon noir, c'est d'ailleurs le critère d'identification le plus facile à observer. Une bavette blanche sous la gorge vient compléter son beau pelage. Enfin, la tête de felis silvestris est aussi plus large que celle du chat domestique (felis catus).
La saison des amours a lieu au coeur de l'hiver, de janvier à mars. On peut parfois entendre de longs miaulements attestant de son activité, généralement à l'aube ou au crépuscule. C'est une saison propice à l'observation, la prudence est légèrement mise de côté le temps des amours... C'est aussi une période critique pour lui, se reproduire dans la rigueur de l'hiver est très éprouvant. L'observateur ou le photographe animalier devra parfois renoncer si les conditions ne permettent pas une observation sans risque de dérangement. Ce qui est vrai tout au long de l'année, l'est encore plus dans les périodes critiques.
Les études sur l'alimentation du chat forestier ont démontré que dans le massif du Jura, il se nourrissait principalement de micro-rongeurs. Ils représentent 90% de son régime alimentaire, il est donc très sensible à la densité de mulots et campagnols. C'est lorsque la quantité de rongeurs n'est plus suffisante en forêt que le chat chasse dans la prairie. Les étés de sécheresse où les arbres ne donnent que très peu de fruit sont très défavorables aux mulots et campagnols forestiers. Ainsi, l'année suivante d'une sécheresse permettra de nombreuses observations du chat, il sera en effet contraint de quitter la forêt pour chasser en prairie, ce qui sera encore plus vrai si cela coincide avec une forte densité de campagnols prairiaux.
Le chat forestier a un mode de vie solitaire, à l'image de son cousin le lynx. Le territoire du mâle, englobe celui de plusieurs femelles (généralement 2 ou 3 individus) et varie généralement entre 5 et 10 km². La densité du chat est donc nettement plus faible que celle du renard, d'un facteur 2 à 4.
Les naissances ont généralement lieu en avril, comme le renard, après une gestation de 68 jours. C'est une activité accrue à la chasse de la mère qui trahira la présence de chatons. Le terrier peut être installé dans une blaireautière, sous des rochers ou encore dans un trou dans un arbre.
L'observation des chatons est tout à fait exceptionnelle, tant l'espèce est craintive. J'ai moi-même observé 3 fois plus souvent le lynx que des chatons forestiers !!! Sur la scène ci-dessous, la chatte utilise la balle de foin pour surveiller les alentours, en effet, les renards du secteur sont très agressifs envers le chat forestier. Une grande rivalité existe entre les deux espèces. Dans 30% des cas, le chat forestier prendra la fuite quand il apercevra un renard. Dans 60% des cas, les deux espèces se toléreront, souvent après quelques signes d'indimidation. Et quelque fois, le chat aura le dessus et c'est le renard qui s'éloignera. Mais dans tous les cas, les bagarres entre les deux espèces restent rares.
Pour photographier le chat forestier, la période des foins est à privilégier. Comme le renard, le Chat sait qu'une prairie fraîchement fauchée sera synomyne d'un repas facile. Pourtant, le chat chassera ses proies, je ne l'ai jamais observé être charognard contrairement au canidé.
Pour plus d'information, vous pouvez aller sur le site de la SFEPM , ou sur le site de l'OFB , ou encore le site du Kora.
