Le cincle plongeur est un petit oiseau qui vit au bord des cours d'eau rapide. Les nombreuses rivières du massif jurassien lui offrent un habitat parfaitement adapté. On le rencontre aussi bien près des sources, que dans les gorges encaissées, dans de petits ruisseaux ou le long de rivières importantes comme la Loue ou l'Ain. La condition de sa présence étant une eau rapide et un fond rocailleux, où il trouvera une grande partie de sa nourriture.

Avec son corps trapu, son plumage brun, sa gorge et sa poitrine blanche, le cincle plongeur ne peut pas être confondu. Ses ailes à l'aspect écaillé et sa queue sont courtes mais puissantes. Il mesure 18 à 20 cm de long et pèse de 60 à 70 g environ. Le cincle ne montre pas de dimorphisme sexuel. Il faut le reconnaitre, son aspect est plutôt commun. Rien d'extraordinaire dans son plumage ou sa morphologie.

S'il est autant recherché par les photographes, c'est avant tout pour son comportement photogénique et spectaculaire. En effet, le cincle se nourrit principalement de larves aquatiques qu'il déniche en fouillant le fond de la rivière. Pour cela, il plonge dans le tumulte des eaux, et ouvre ses ailes pour que le courant le plaque au sol. Il peut alors marcher sur le fond de la rivière en remontant le courant pour chercher sa nourriture en retournant les cailloux. Il évolue ainsi une grande partie de son temps dans les remous bouillonnants de la rivière.

Le cincle peut aussi attrapper les petits insectes qui volent au dessus de l'eau, mais aussi pêcher de petits poissons, comme le chabot par exemple. Pour cela, il se laisse flotter à la surface, à la recherche d'une proie avant de plonger pour saisir le poisson. Une fois, la proie capturée, le cincle remonte à la surface et frappe violemment le poisson sur une pierre avant de l'avaler tout rond.

Dans le massif du Jura, la femelle cincle pond de fin mars à fin avril (3 à 6 oeufs). Le nid est toujours placé à proximité de l'eau: sous les ponts qui enjambent la rivière, derrière le rideau d'eau d'une cascade ou encore dans une barre rocheuse au dessus de l'eau. Ainsi, bien souvent, les jeunes apprendront d'abord à nager avant d'apprendre à voler.

La femelle couve les oeufs pendant 15 jours. Le mâle nourrit alors la femelle qui se permet juste quelques rapides sorties. Le mâle reste à proximité du nid pour le surveiller. Il chassera alors les intrus qui oseront s'approcher. Après l'incubation, les jeunes cincles resteront encore 20 jours au nid. Ainsi, 35 jours après la ponte, les oisillons quittent le nid. Les parents continuent de les nourrir pendant 3 à 4 semaines. Mais quelques jours après l'envol, une deuxième couvée est mise en route. C'est alors le mâle qui nourrira seul les jeunes de la première couvée. A chaque passage des adultes, les jeunes agitent les ailes frénétiquement pour réclamer un repas.

Le cincle juvénile arbore un plumage différent des adultes, la poitrine et le ventre présentent des plumes de couleur crème alors que le reste du corps est couvert de plumes grises. A l'indépendance des jeunes, les adultes enchainent avec une deuxième couvée. Ainsi, les cincles sont très actifs pendant tout le printemps. C'est donc la période idéale pour les photographier, mais jamais à proximité du nid pour éviter de les stresser. Quand les oiseaux sont en confiance, on peut alors obtenir une proximité remarquable.

Le plus souvent, vous pourrez observer le cincle posé sur un rocher au milieu de la rivière ou le long de la berge. Il surveille alors son territoire, qu'il défend contre les intrusions des autres cincles du secteur.

Le cincle est un oiseau territoriale. Il reste sur son domaine toute l'année dans le Jura, même pendant les froids de l'hiver. Seul un gel total de la rivière le contraint à quitter son territoire. Le cincle occupe une portion de la rivière allant de 500m à 2km.

Pour conclure ce reportage, quelques autres photographies pêle-mêle du petit prince des rivières :